DESTINATION GAIA: JEUDI 13 AOÛT

Premier matin : fini le carcan. Plus de foulard, de tunique et de pantalon long. Le foulard qui occupe les mains des femmes ; elles sont en permanence à le retenir, à le replacer pour ne pas laisser paraître trop de cheveux. Je vous explique pas la gymnastique avec lunettes et/ou téléphone portable. Que d'entraves.
Même si pour nous touristes la contrainte est allégée, ce matin c'est une libération. Par contre, je vous l'avoue, le foulard planquait carrément une coupe de cheveux désastreuse. Alors priorité au camping-car et après, direction coiffeur. Une petite réflexion au passage. En Iran, je vous l'assure, pour espérer faire fortune, il vaut mieux être marchand de foulards que coiffeuse !

Revenons au sujet du moment.
Une seule pensée au réveil : le garage Fiat d'Erzurum. Il nous reste 100 km.
Nous devons demander notre route 3 fois dans la zone industrielle mais c'est vite fait et le garage nous apparaît très grand et moderne... ça rassure !
Aussitôt pris en charge par 5 ou 6 mécanos autour du diagnostic computer. Magique, puisqu'une heure plus tard nous en ressortons, avec notre Dutaco en pleine forme. Plus d'erreur moteur, tout est arrangé... on peut repartir !!
Du coup, on le fait laver. Pendant ce temps-là on nous offre un fauteuil et un café et je peux mettre à jour mon blog avec la wifi du garage (en écoutant Zaz et Stromae qui tournent sur l'ordi d'un employé). Pour tout ça, pas un centime. Nous sommes leurs invités. Nous imaginons tellement peu ça en France que nous sommes vraiment embarrassés. Rien à faire. On mémorise ce grand moment par quelques photos et échange d'adresses mail.

L'équipe gagnante chez Fiat

Une fois partis, nous avons du mal à réaliser. Inespéré vraiment. Nous avions déjà fait un calendrier pour aller à Istanbul et repartir après en Géorgie... à fond sur les pédales.
Au lieu de ça, nous allons pouvoir prendre notre temps pour visiter la Turquie de l'est. Nous ne pouvons pas repartir en Iran (visas à une seule entrée), et nous ne pouvons pas retourner en Arménie, la frontière est entièrement fermée avec la Turquie. Nous allons donc remonter vers la Géorgie, la traverser en partie et rejoindre Christiane et Patrick à la frontière avec l'Azerbaïdjan. Enfin, quand on aura pu communiquer autrement que par mail et par SMS. Ils sont encore en Iran et la-bas point de Skype.
On arrose la bonne nouvelle avec un kebab extra, eau et coca. Youpi.
Encore un petit tour chez Turkcell pour mettre en route ma carte Sim turque qui ne veut point fonctionner en internet. Efficace aujourd'hui l'équipage Falchier.

Erzurum est dotée d'une station de ski juste au-dessus de la ville, à 2600m. C'est beau, des fois, les stations de ski. Et bien, pas celle là. Aller/retour même pas intéressant pour le panorama. Je dis ça pour les toutous qui auraient envie de venir dans le coin...
Et voilà, c'est parti, nous inversons notre chemin. Sud-Est. Une merveilleuse route de montagne, en passant par Patnos, juste avant le Lac de Van. Les villages sont en effervescence : les tas de foin et de bouse séchée décorent joliment les fermes. Pas de forêts dans le coin, alors les nombreux troupeaux de bovins leurs fournissent leur combustible pour l'hiver.
Quelle belle journée !