DIMANCHE 28 JUIN
Toujours un peu plus vers l’Est, notre première visite sera pour Sivas.
La route à 4 voies est confortable et, comme fréquemment depuis plusieurs jours, bordée d’immenses élevages de vaches et de volailles. Ce sont à chaque fois des équipements récents et modernes en pleine campagne.
Toujours un peu plus vers l’Est, notre première visite sera pour Sivas.
La route à 4 voies est confortable et, comme fréquemment depuis plusieurs jours, bordée d’immenses élevages de vaches et de volailles. Ce sont à chaque fois des équipements récents et modernes en pleine campagne.
Sivas donc. Au 12ème siècle les
Seldjoukides sont passés par là et y ont laissé des bâtiments de toute beauté.
Un peu défraîchis aujourd’hui quand même. Une mosquée avec des minarets jumeaux
bleus et deux médersas. De la mosquée reste pratiquement que le portail
finement sculpté. Les deux médersas sont occupées par des commerces et/ou des
terrasses de cafés. Dommage, elles sont monumentales et on devine la beauté des
galeries voûtées. Les turcs (y’a pas de turques) lambinent à l’ombre de ces
murs séculaires qui demanderaient bien un peu de rénovation… ils ont même
failli être démolis dans les années 60.
Les femmes d’ici ne sont pas aux terrasses de café
mais nous les voyons dans la rue de plus en plus voilées, comparativement à l’ouest du pays.
Nous savons que cette ville a vécu il y a plus de 10
ans un attentat sanglant perpétré par des fondamentalistes. L’incendie provoqué
avait fait 37 victimes, tous des artistes et intellectuels venus participer à
un festival culturel. La plaie n’est pas refermée.
Nous pique-niquons au Buyuk Göl (lac) désert, bien
que nous soyons dimanche. Faut dire qu’un orage nous y rattrape !
Nous avons beaucoup hésité, mais là c’est décidé,
nous faisons un détour plus au sud pour visiter Divrigi. La route n’est plus à
4 voies ; sur 100 km y’en a bien le 1/3 en chantier ; prudence
prudence. Les paysages sont magnifiques. Quelques plaques de neige persistent
sur les monts environnants qui montent à 2 700 mètres. Nous passons un col à
1 800. Pas gênés du tout par la circulation ; y’en n’a pas.
Nous avons fait le bon choix. Nous découvrons un
site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
La ville était un petit émirat
au 13ème siècle. Le trésor architectural que nous admirons date de cette
époque. Une mosquée et un hôpital psychiatrique attenant (le plus vieil
hôpital d’Anatolie). Les portes qui font presque 15 mètres de haut sont criblées de
motifs floraux, géométriques, arabesques …
La vaste cour intérieure de l’hôpital a conservé un
bassin dont le circuit de l’eau était destiné à apaiser les résidents. Belle
idée.
Ce soir, après l’orage, voilà la vue de notre
chambre à coucher. De jour et de nuit.
Nous avons même eu une mise en musique sur la
colline par 2 musiciens (instrument à vent + tambourin) jusqu’à ce que le son
du muezzin retentisse. La sérénade était finie.
Nous avons
été inondés de commentaires. Alors merci pour Larry Bird même si on ne sait pas
qui il est ; mais perdu pour Roselmack qui n’était pas à Milan. Merci
aussi pour la huppe faciée et pour la fausse piste du sésame (les graines
étaient grosses et plutôt arrondies…) A suivre …
LUNDI 29 JUIN
Même programme cette nuit qu’hier soir : un peu de musique et un
peu de muezzin.
Ça y est presque. C’est demain que nous rejoindrons Christiane et
Patrick.
Ce lundi se passera donc essentiellement sur la route, de Divrigi à la
mer Noire. Qu’est-ce qu’on y voit sur la route ce matin : des chiens
appelés Kangals adaptés à la garde des troupeaux pour lutter contre loups et
ours. On le voit à la puissance de leur
tête et de leurs mâchoires. Belles bêtes.
On y voit aussi des tâches de fleurs multicolores, des bourricots, des
camions parfois couchés dans les virages, un camion de pompier pour le p'tit
fils, un lac de barrage dont les eaux servent à des élevages de poissons, des
mosquées, des ruches par centaines, une tortue qui s’arrête à la bande blanche,
des villageois qui nous prennent pour le Domus (minibus) …
Spécial Lucien |
Malgré les fantaisies de notre GPS, nous arrivons à Zara pour une pause
courses, chez Bim. La caissière nous fait comprendre, assez émue, que son baba
est installé en France, à Strasbourg et qu’elle doit aller le voir. Encore un
p'tit tour à la pharmacie pour un mal de gorge persistant et douloureux. La
caissière, comme le pharmacien ont tous les deux moins de 30 ans et, comme 95 %
des personnes rencontrées, ils ne connaissent
pratiquement rien de l’anglais. Nous sommes vraiment surpris notamment
pour les jeunes mais, comme nous ne pouvons pas converser, nous n’arrivons pas
à savoir quel est leur programme d’apprentissage des langues à l’école.
Une pause déjeuner à près de 2000 m d’altitude devant un panorama
ensoleillé, ça vous requinque !
Puis c’est reparti pour la traversée d’un massif montagneux dont le
passage de col se situe à 2 200 m. Paysages grandioses et vraiment très
changeants, notamment les couleurs des roches. On se régale… sauf que l’état
des routes est digne des « meilleurs » tronçons sibériens de l’année dernière. Ça s’explique en partie par le fait que des tunnels sont en
construction et que tous les accès vont être refaits, un de ces jours…
Le col passé, nous descendons dans les nuages la face nord vers la
mer avec des sommets très boisés, très
sombres, très humides. Les maisons des maigres villages ont de la fumée aux
cheminées. Sommes passés de 28 à 12°. Un torrent énorme bouillonne dans des
chaos rocheux superbes. Heureusement la lumière du soleil réapparaît à
l’approche de la côte où nous trouvons un endroit sympa rougi par le soleil
couchant. Ici il fait noir à 20h30, c’est terrible. Le chant de la Mer Noire nous servira de
berceuse ce soir.
MARDI 30 JUIN
Le soleil tombe en bruine ce matin.
La Mer Noire porte bien son nom… à propos, voici une des versions
officielles sur l’origine du nom de cette mer. Cet attribut viendrait des
ottomans qui accordaient un nom de couleur aux points cardinaux. Compte tenu de
la situation de cette mer, au nord de leur empire, elle s’est vue attribuer la
couleur noire. Le blanc était réservé au sud. Ne me demandez pas l’est et
l’ouest, c’est pas marqué dans mon guide !!
Par SMS interposés, nous savons que nos co-équipiers nous rattrapent.
Par SMS interposés, nous savons que nos co-équipiers nous rattrapent.
Un p'tit tour au port de Tirobolu avec ses maigres étals de poissons. La
flotte de pêche est réduite à des minuscules canots munis d’aussi minuscules
chaluts pour la pêche côtière.
A Gorële halte pour les fameuses énormes miches de pain de cette ville.
Toujours dans la brume pour déjeuner près d’Eynesil, près d’un parc pour enfants… c’est assez rare ici. D'ailleurs, les enfants nous en voyons peu ; pas de landaus ni poussettes avec des nourrissons non plus... Nous pensons quand même que la période de ramadan fait que les turcs restent davantage chez eux, en famille.
A Gorële halte pour les fameuses énormes miches de pain de cette ville.
Toujours dans la brume pour déjeuner près d’Eynesil, près d’un parc pour enfants… c’est assez rare ici. D'ailleurs, les enfants nous en voyons peu ; pas de landaus ni poussettes avec des nourrissons non plus... Nous pensons quand même que la période de ramadan fait que les turcs restent davantage chez eux, en famille.
Nous avons remarqué également que les turcs ne font ni vélos ni 2 roues
motorisés ; c’est en tout cas super rare.
Nous retrouvons Maçka avec plaisir, petite bourgade animée, à 25km de
Trabzon. C’était notre 1ère halte turque l’année dernière en
débarquant de Russie. Nous retrouvons aussi le camping Sumela à quelques
kilomètres.
Aussitôt un SMS pour prévenir nos amis Christiane et Patrick que nous
sommes les preum’s. Incroyable, ils viennent de faire une virée de 2 mois 1/2, de notre côté nous avons parcouru 5 300
kms et 10 mn après notre arrivée, ils sont là. Embrassades un peu à distance
pour ne pas les faire profiter de nos virulents microbes. Nous sommes heureux
même s’il pleut et que la fraîcheur nous oblige à nous couvrir un max. Ce sera
quand même une soirée tonnelle près du torrent. Dîner aux lampions, de mezze et
de truites succulentes. Fin de soirée au Champagne spécial GAIA.
MERCREDI 1ER JUILLET
Grand jour.
La parole aux nordistes d’abord
Ça y est on a retrouvé Annick et François.!
Faut dire qu'on a cherché. Rendez-vous compte, nous sommes montés au cap nord, pour redescendre par les pays baltes, et les pays de l'est. 19 000 km, 15 pays visités, et enfin en Turquie, dans le fin fond de l'est, les voilà. Maintenant, un pour tous, tous pour un, nous croisons nos cartes routières et disons larguons les amarres, parés pour d'autres découvertes sur la route de la soie. Vous nous accompagnerez bien un peu par la pensée. En tout cas nous penserons à vous. Très amicalement à tous. Christiane et Patrick
Ça y est on a retrouvé Annick et François.!
Faut dire qu'on a cherché. Rendez-vous compte, nous sommes montés au cap nord, pour redescendre par les pays baltes, et les pays de l'est. 19 000 km, 15 pays visités, et enfin en Turquie, dans le fin fond de l'est, les voilà. Maintenant, un pour tous, tous pour un, nous croisons nos cartes routières et disons larguons les amarres, parés pour d'autres découvertes sur la route de la soie. Vous nous accompagnerez bien un peu par la pensée. En tout cas nous penserons à vous. Très amicalement à tous. Christiane et Patrick
Nous nous mettons au point pour commencer notre 2ème voyage
avec un 1er objectif : La Géorgie.
Mais, mais, avant cela encore… il va falloir passer par la case
doktor. Mes maux de gorge se sont accentués depuis quelques jours malgré
antiseptique, sirop, pastilles… Je demande à l’accueil du camping (où nous
sommes les 4 seuls résidents) s’ils peuvent nous indiquer l’adresse d’un
toubib. Aussitôt, après un coup de fil rapide, un jeune homme nous prend en
charge et nous guide en voiture vers Marçka. Il nous fait nous garer à un
emplacement réservé (à d’autres !!) et nous emmène au dispensaire, frappe
à une porte (en passant devant plusieurs personnes). Le doctor nous attendait.
5 minutes plus tard, je ressors, sans rien payer (c’est un dispensaire d’état) avec
une laryngite/pharyngite et une ordonnance d’antibiotiques etc. Le toubib
et son assistante ont été d’une extrême gentillesse. Le jeune homme du camping
est reparti discrètement ; je récupère son numéro de téléphone pour un SMS de
remerciements que je rédige (difficilement) en turc. Un service aimable à la
pharmacie également. La jeune femme qui nous sert utilise des fiches cartonnées
par type de médicaments. Au verso de ces fiches, il y a, écrit en 5 langues
différentes, les posologies des médicaments qui m’ont été prescrits. C’est
impeccable. Tchok techekkur édérim
(c’est la phonétique de merci beaucoup). Episode santé clos, du moins je
l’espère dans quelques jours.
Aussitôt nous prenons, désormais tous les 4, la route vers l’Est.
Christiane qui connaît pas mal nous conduit à Rize où elle compte nous faire
déguster des sardines grillées. Râté. Le ramadan toujours. Le resto est fermé.
Ce sera un très bon kebab poulet quand même.
Comme hier, nous longeons la mer ; y’a qu’une route : à
notre gauche la mer noire, puis la 4 voies, puis un terre-plein souvent en
remblai, puis les bourgs et les immeubles, puis la montagne embrumée, presque
tout le long. Aujourd’hui, nous voyons les collines plantées de théiers. Toute
la culture du thé turc est concentrée sur cette région.
Nous faisons une pause pour la pose des stickers que nous avions
apportés pour le No Mad de nos baroudeurs berckois. Pause photos également pour
la remise de leurs passeports que nous avions aussi dans nos bagages, après
avoir récupéré les visas iraniens. Tout est en place et en ordre on peut filer
à la frontière.
Et puis, à Sarp, dernière ville turque avant la Géorgie, nous
apercevons une très longue file de voitures, de cars, de fourgonnettes… c’est à la queue de
ce serpentin de plusieurs centaines de mètres que nous devons nous installer,
en plein soleil chaud maintenant. Patience.
2 h ½ plus tard (avec des péripéties de tampons pour les Boucherie)
nous voilà sur le sol géorgien. 1 heure de plus à la montre. Un placis face à la
mer, mais au bord de la route, nous accueille pour la nuit.
1 commentaire:
Bonjour les GAIA
Merci de nous faire vibrer,
En cette période post bac mention très bien à Annick qui nous régale avec ses commentaires, de plus ceux-ci sont sans fôôôôôôôôôôtes, pas comme certaines publications de journalistes…..
Bonne continuation, nous attendons avec impatience vos nouvelles…
L'expérience nous apporte un blog, chez nous, beaucoup plus facile à consulter… c'est réellement parfait.
Mille bises à partager.
YP
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