jeudi 30 juillet 2015

Premières impressions iraniennes


Nos premiers jours en Iran sont incontestablement marqués par l'hospitalité naturelle et chaleureuse des iraniens.
Un berger qui vient nous saluer au bivouac, un jeune et très bel ouvrier agricole qui nous accepte près de ses champs et nous propose ses légumes et ses services au village ; curieusement il parle anglais. Et puis un jeune iranien travaillant en Suisse dans le village de montagne de Masoûleh, ville natale de sa maman. A chaque fois : échange de numéros de téléphone en cas de souci.
Plus tard, deux employés d'une boutique téléphonique qui dépannent la tablette de Christiane et qui ne font pas de facture.
Ce jour-là, à Fuman, nous passons aussi beaucoup de temps dans un magasin photo. Je vous explique. Pour prendre une photo d'un camping à l'iranienne, je fais une chute en descendant du camping-car. Pas un brin de mal pour moi, mais l'appareil photo n'a pas aimé du tout. Alors achat forcé... petit matériel, ça marcher beaucoup moins  bien !

Nous prenons petit a petit la mesure du pays.
Contrairement à la Géorgie et à l'Arménie, nous sentons une grande activité économique.  Les villes sont aérées avec de grandes artères ombragées. L'architecture est banale. Maisons à toits plats, pour la plupart en briques couleur terre.
Les  routes sont correctes. Magnifiquement montagneuses au nord puis monotones sur de grands plateaux. Pas mal signalisées en farsi et en anglais. Les stations-service de ville ne servent pas de gas-oil ; nous galérons pendant 50 kms pour en trouver. Patrick commençait à perdre sa sérénité habituelle. En fait, les autoroutes sont interdites aux poids-lourds. Les stations diesel sont donc sur les routes intermédiaires. Les véhicules légers roulent au gaz et s'approvisionnent en ville ou sur les autoroutes. Nous profitons des stations pour nos ravitaillements en eau pour les camping-cars... Y'a des robinets facilement accessibles partout.
Beaucoup de Peugeot 405 et erzasts au nom de Pars. Renault a une Logan spéciale Iran. Marques locales Saipa et de vieilles Paykan.
La police et les gendarmes sont toujours extrêmement courtois et serviables.
Les châteaux d'eau d'ici sont individuels, ou collectifs par quartiers, et parfois joliment décorés.
Les petits restos du midi avec brochettes poulet ou bœuf ou kebab pour 5 à 8 euros par personne.

Nos premières visites seront pour le splendide mausolée de Qazvin et sa mosquée du vendredi.
La côte Caspienne où nous nous baignons toutes habillées. Pour le maillot de bain, il aurait fallu aller derrière un monumental paravent sur la plage réservée aux femmes. La côte n'est pas aménagée bien que ce soit le lieu de vacances de nombreux Téhéranis. A tel point que les plages sont accessibles aux voitures... et à nos camping-cars.
Soltanieh Qazvin












Qazvin Langerod











Premiers bivouacs sympas. Un soir près d'un torrent un couple de mariés  qui venaient faire leurs photos de mariage tiennent à se faire prendre en photos avec nous. Incroyable là encore, des remerciements et des messages de bienvenue.
Mariés au bivouac
Une pub pour une bière sans alcool

Baignade


De la Caspienne,  nous rejoignons Téhéran  par une très très belle route de montagne. Gorges, roches striées à  pic.
Sur ma carte magique (maps-me) j'ai repéré un téléphérique au nord de Téhéran. Nous y arrivons assez facilement. Nous nous installons dans la partie haute du parking. Quelques minutes après nous avons la visite du directeur du site de Tochal (téléphérique, hôtel et station de ski). Les sommets surplombent la ville à 5600m. Aussitôt  il nous prend en charge dans sa voiture pour faire le tour du propriétaire. C'est la que nous découvrons que nous sommes installés tout près du belvédère panoramique au-dessus de la ville. Époustouflant. Il nous offre un rafraîchissement chez un ami restaurateur où nous viendrons dîner dans la soirée.

1er jour de visite à  Téhéran
En taxi avec notre chauffeur Charlor qui peine à nous trouver l'hôtel Evin où nous déposons notre linge. Leur laverie fera le boulot dans la journée.
Ensuite : office de tourisme. Charlor s'y perd encore. Voiture 'pourrie' mais heureusement climatisation intégrée (il fait 40° à  l'extérieur). Le "tourisme information organisation" s'avère être une annexe du ministère ad-hoc. Palabres. Nous sommes reçus par 4 fonctionnaires dans un bureau fait pour 2. Surréaliste. Dialogue de sourds. Enfin, le chef comprend que nous cherchons des infos touristiques. Il sort 2 cartes (imprécises) et nous passe quelqu'un au téléphone qui ne nous aide guère plus. Rires collectifs, photos de l'équipe et du chef... on repart bredouille mais hilares.

Nous libérons notre chauffeur au musée Abgineh. Trésors de céramique et de verre dans un bâtiment riche en moulures, plafonds et escaliers en bois sculpté. A côté, le bazar grouille ; j'arrive à  m'acheter 2 pantalons répondant aux critères locaux. Nous faisons même un tour de train en ville que nous pensions touristique. Et non... il est gratuit et fait un court circuit dans le quartier du bazar... Montée- descente à la demande.
Dans le même quartier, un site Unesco : Golestan palace. Un ensemble de bâtiments du 19ème. Ravissement des yeux. Mosaïques, plafonds et décors en verre...Un pavillon abrite un imposant trône en marbre et un autre accueillait les cérémonies de la tribu Palhavi. Le dernier Shah y a été couronné en 1967.
Nous terminons notre chaude journée par quelques photos de la Tour Azadi. Monumental arc de triomphe en pierre blanche. Il fait 45 mètres de haut et a été construit en 1971 pour célébrer le 2500ème anniversaire de la création de l'empire perse. Azadi signifie liberté. Soirée resto/wifi sur le belvédère bondé. C'est le lieu de promenade favori des Téhéranis... on comprend pourquoi !
Les parkings sont full mais tous ces allers et venues se font très calmement... et ne gênent en rien notre campement.

2ème journée
Ça commence très fort ! Shahram, le directeur du site, revient nous chercher pour l'ascension vers son hôtel en télécabine. Nos neurones sont en effervescence à la recherche de notre pauvre vocabulaire anglais. A 4, on se complète.
Pause à 2900 mètres pour le panorama. Des alpinistes iraniens nous offrent le thé ; touristes irakiens en famille, femmes en noir mais foulards chatoyants. Montée à 3700 mètres. Polaires sur le dos. Les doigts de pied en sandales s’ankylosent sur le télésiège qui nous mène à l'hôtel dans une cuvette cernée de sommets arides. Grandissime. Notre rêve continue. Déjeuner sur place. Shahram nous accompagne toujours pour la descente, jusqu'à  nos véhicules. Échange de remerciements et chaleureux adieux.
Apres-midi écourté : taxi pour la station de métro au nord de la ville. Splendides  galeries commerciales ; quelques beaux achats et il est temps de repartir pour une visite chez les parents de Mina. Mina est une jeune étudiante iranienne que nous avons rencontrée à la Fac de Nantes avant notre départ. Ses parents et sa famille habitent ici et Mina nous a invités à les rencontrer. Taxi un peu perdu mais sympa, Nous sommes accueillis dans un splendide appartement, par Sirrus le papa, Iran la maman, Marijon sa sœur et son mari, Majid son frère et son épouse. Le 2ème  frère de Mina viendra nous saluer rapidement avec sa femme, le temps de faire des photos souvenirs.
Nous sommes gâtés : pastèque, ice-cream, fruits, thé, pâtisseries... dans une ambiance vraiment conviviale malgré les limites de langage.  La télé marche et nous parlons chanson. Majid nous trouve une chanson de Joe Dassin ; quelques pas de danse et nous pensons repartir. Eh bien non ! Le dîner est prêt et nous sommes invités à table. Gênés mais convaincus par toute la famille. Salades composées, boulettes de bœuf haché et de noix en sauce, poulet, riz... pléthore de bonnes saveurs inconnues de nos papilles. Café et chocolat chauds pour terminer... repus. Les conversations nous ont permis de découvrir  la double vie des iraniens. La rigueur imposée en public et la liberté vécue dans la sphère privée. Nous apprenons aussi que l'école n'est obligatoire qu'à partir de 7 ans ; avant cela, c'est  le jardin d'enfants. Le cursus complet est, comme chez nous de 12 ans.
Nous ne pourrons quitter nos hôtes qu'après quelques danses, ensemble, dans la simplicité... en finissant par une lambda endiablée ! Et un coup de fil à Mina.
Fin d'une journée enrichissante, exceptionnelle, mémorable. Nous avons été accueillis comme des rois... c'est ça le bonheur.


De beaux panoramas

Contrastes

Contrastes encore

De beaux chateaux

Les drapeaux sont omniprésents

Avec monsieur télécabine à Téhéran

L'office du tourisme

Buffle - 2ème siècle avant JC

Golestan palace

En voiture !



3700 mètres - vérification de la tension
Une galerie marchande à Téhéran
Tour Azadi (Liberté)
Une galerie marchande à Téhéran


La belle-famille de Mina

Message de bienvenue iranien

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