Journée soft sans programme bien défini sauf un ravitaillement pour
regarnir les frigos. Goris fera l’affaire. Gros bourg commerçant au creux d’un
grand vallon. A l’origine c’était un village troglodyte ; quelques cavités
sont encore visibles mais sans possibilité d’y accéder. Surprise de trouver un
office de tourisme (enseigne en français) dans cette ville qui est jumelée avec
Vienne dans l’Isère. L’équipe est affairée à repeindre et rénover les bureaux.
Nous sommes accueillis par deux femmes parlant parfaitement le français, qui
est enseigné ici en 3ème langue, après l’arménien et le russe. Pour
cause de travaux ( ?) pas de documentation touristiques du secteur, mais
quelques infos de vive voix sur les sites environnants. Accueil souriant et
chaleureux.
Nous déjeunons de truites grillées fameuses dans un resto bien tenu
sur les hauteurs de la ville.
Cette journée aura été marquée par la rencontre d’un français qui
parcourt l’Arménie à vélo. Il habite Versailles. Il a démarré son parcours par
Erevan il y a 10 jours et compte remonter jusque dans le Caucase. Mêmes
impressions que les nôtres : paysages grandioses et surtout la très grande
et généreuse hospitalité des arméniens.
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Lien de lessive entre des immeubles |
Et puis, nous croisons un italien de Gênes en 4x4 surmonté d’une
cellule. Après la Turquie, il arrive d’Iran et file vers la Russie. Marqué par
les fortes chaleurs iraniennes et puis par le fait qu’il n’a pas pu y boire une
seule goutte de vin !
Une dernière visite au monastère montagnard de Vahanavank, près de la
désastreuse ville minière de Kapan. Heureusement la nature nous offre un bivouac
de rêve !
MARDI 21 JUILLET
Journée de transition pour préparer notre passage en Iran.
La route de montagne qui nous mène plein sud traverse des villes
minières (cuivre, molybdène et même or…). Kajaran, Vardanhidzor, Meghri,
toutes sur le même modèle, des verrues à l’abandon dans des panoramas
époustouflants.
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De quelle année ? |
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Base vie très rudimentaire |
Nous nous offrons un pique nique et une pause sieste à l’ombre de noyers et
près d’une rivière transparente bienvenue pour la lessive. A Meghri, pause
courses et internet pour imprimer un bon d’expédition que mon grand frère
Michel m’a envoyé par mail. Notre pompe à eau
(douche, évier ..) était repartie après un nettoyage. Mais elle
fonctionne maintenant presque au compte-gouttes avec un bruit infernal. Donc,
donc, Michel (le moréacois) a bien voulu
nous en acheter une et nous l’expédier par DHL vers Téhéran. Nous devrons
attendre quelques jours pour savoir si le colis a bien passé les
frontières !!
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En longeant la frontière avec l'Iran |
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A Meghri, ville arménienne frontière |
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Sésame pour notre pompe |
Notre dernier bivouac à Agarak, ville frontière, sera consacré à
terminer notre stock de bières… à partir de demain : zéro alcool. Les
frigos vont paraître bien vides !!
Une dernière fois François sort de sa poche son mot magique pour
remercier un « voisin » qui vient nous offrir du raisin. CHENORHAKALOUTYOUN :
ça veut dire merci en arménien et avec son accent il a toujours fait rire aux
éclats ses interlocuteurs.
MERCREDI 22 JUILLET
9h30 arrivée au poste frontière arménien que nous pensions rapide à
franchir. Et bien, que nenni !! Dans une inorganisation complète, il nous
faudra 1 h ½ pour arriver à la frontière iranienne : 4 allers-retours
pour des tampons, signatures, mini-fouille, passage à la banque pour une taxe
supplémentaire de 20 € pour partir (sans explications compréhensibles par nos
oreilles françaises, nous supposons que nous payons l’air que nous avons respiré
pendant notre séjour !!). Ce qui n’arrange rien, le personnel n’est vraiment pas sympa.
Le poste iranien est beaucoup plus moderne et imposant. Nombreux camions
citernes qui font l’alimentation de l’Arménie en carburant. Dès le premier
contrôle, écritures sur un grand cahier, scan des passeports et empreintes
digitales de tous les doigts et de l’ensemble des mains, tampons… Notre carnet
de passage en douane ne pose pas de problème. Nous entrons en Iran 4 h ½ après
notre arrivée, sans fouille, juste une petite visite de curiosité dans le camping-car. Nous ajoutons une pincée de décalage
horaire : 30 minutes (+ 2 h 30 avec la
France).
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Notre laissez-passer pour l'Iran |
Nous longeons le fleuve frontière dans un décor de western grandiose
sur 50 kms et faisons une halte à Jolfa pour le change. Nous voilà
multi-millionnaires !! 21 millions de rials pour 600 €. Ici, les billets
ont des zéros à foison ! Déjeuner tardif chez Domino’s Pizza (bof bof). Nous
avions prévu un budger faramineux pour le carburant : à la pompe le diesel
affiche partout 600 rials (17 centimes d’euros le litre)… oui oui vous avez bien lu. Notre
premier approvisionnement nous a coûté 13,40 € pour 78 litres. Vous ne
rêvez toujours pas !
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Surprise à la première épicerie |
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1er plein ... ça surprend le litre à 17 centimes d'euros |
Tout se passe bien, les iraniens sont particulièrement aimables et
serviables.
Nous nous arrêtons dans la « brousse » pour la nuit mais la
police préfère nous conduire sur le parking d’un restaurant isolé. Nous
attendons leur départ pour filer un peu plus loin. Tranquilles. 35°. Enlèvement
des « déguisements » à la nuit tombée… mais il faut garder le
foulard à portée de main pour les visites d’agriculteurs, de bergers, de
moutons…
L’iran en bref
3 fois la France, 80 millions
d’habitants
République islamique
Toutes les femmes doivent, en
public, porter un vêtement jusqu’au cheville, une tunique avec les manches au
moins ¾ et un foulard… du coup nous aussi ! Dans la réalité, nombre
d’entre elles y ajoutent le tchador.
Il va nous falloir apprendre
quelques mots de persan ou farsi et nous habituer à payer en rials (1 € = 35000
rials). A la banque, les plus grosses coupures sont à 500 000 rials. Vive
le calcul mental !
JEUDI 23 JUILLET
Encore une nuit reposante dans les grands espaces. Mais nos montures
ont dû intriguer la police qui vient nous faire une petite visite matinale :
passeports, noms, visas… quelques notes sur un carnet. Espérons que ça ne se
reproduise pas trop souvent.
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Après la dernière bière... le régime à l'éau en tenue vestimentaire recommandée |
Un peu de route (en bon état) ce matin pour rejoindre Tabriz. Un peu
chaud la circulation, c’est une ville de 2 millions d’habitants. Il y a un des
plus grands marchés couverts, une mosquée bleue remarquable et des vestiges
d’une citadelle.
Mais avant ça, nous voulons déjeuner et trouver l’office de
tourisme. Pour le resto, pas de problème, un charmant jeune homme nous prend en
charge et nous conduit dans un passage couvert. Resto bien tenu. Soupes, riz,
brochettes. Parfait pour 5 € par personne.
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Fruits secs et pâtes de fruits à gogo |
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Omniprésente ici |
Ensuite, à la recherche de l’office de tourisme, une jeune fille nous
aborde pour nous aider. Le point I connaît pas, mais elle peut nous conduire à
une boutique pour l’achat de cartes Sim pour nos téléphones. Avec énormément de
patience et de gentillesse elle nous accompagne dans nos démarches ;
heureusement car la jeune femme au comptoir ne parle que quelques mots
d’anglais. On y passe au total une heure et demie mais nous avons ce qu’il nous
faut. Enfin, on croyait. Le lendemain, on se rend compte que les appels vocaux
ne fonctionnent pas. Tant pis, on communiquera si besoin par SMS. Pour
l’internet, ce sera comme d’hab' limité et aléatoire.
Nous repartons pour une halte nuit dans des collines desséchées
au-dessus d’un lac. Un fermier et son fils nous rendent visite. On se débrouille avec le dico
anglais/farsi !!
VENDREDI 24 JUILLET
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Visite d'un splendide volatile au réveil |
Nos co-équipiers sont désorientés… les voilà repartis pour Tabriz au 1
er
carrefour !!
Aujourd’hui, c’est ravitaillement. Première halte à Bostan Abad pour le
plein d’eau, dans une station service. Une famille est là à prendre le
thé ; tasses installées sur un bout de parpaing près du robinet. Ils nous pressent
de question. Nous proposent de nous accompagner pour prendre l’autoroute. Nous
offrent des nougats, spécialité de Tabriz. Tout ça finit en photos et en
échange d’adresses mail et d’un touchant message.
Après l’eau, le gaz. Patrick qui a du flair pour ces choses-là nous
trouvent une échoppe à Mianeh. Ni une ni deux le marchand et son aide (ils sont
toujours 4 ou 5 à tourner virer) partent avec les 2 bouteilles pour les faire
remplir (on ne saura pas où). 10 mn plus tard, opération réussie. Visite du camping-car,
invitation à déjeuner… nous sommes les bienvenus partout et il est impossible
d’accepter ces multiples et naturelles invitations. Nous prenons le parti de
décliner pour le moment.
Nous sommes heureux de retrouver des routes à l’occidentale.
Signalisation nickel (souvent farsi doublé en english), feu clignotant pour les
intersections, nombreux éclairages pour la conduite de nuit, des ronds-points
comme chez nous et aussi des ralentisseurs, beaucoup plus énormes et beaucoup
plus fréquents que chez nous. Les camping-cars ondulent. Et puis, la conduite des
autochtones est un peu différente de celle que nous connaissons. D’une voie,
ils en font 3 et de 2 voies on arrivent fréquemment à 4 de front, doublement à
droite, le rabattage en queue de poisson est une spécialité bien maîtrisée ici.
Et puis partout, partout, des pouces levés quand ils voient nos drapeaux français… klaxons, rires, fenêtres ouvertes pour crier « welcome to Iran ». Nous sommes carrément ébahis par tant de manifestations de sympathie.
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Soltanieh le plus grand dôme en briques du monde, 13ème |
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En vedettes ! |
3 commentaires:
Les photos sont magnifiques et les commentaires nous font ressentir de la joie et de l'émotion..... Pas trop inquiétant quand même????
Profitez-en bien en espérant que la prochaine visite vous nous la fassiez ici pour nous raconter ce voyage.
Hello,
Moment de détente ce soir, je voyage grâce à vos commentaires et vos photos.,
CHENORHAKALOUTYOUN
A plus
Bises
YP
Bonsoir les baroudeurs
Profitez bien de ce pays un peu mystérieux pour nous!!
Mettez le gasoil en bocaux pour le retour!!!
Bon séjour à vous 4
Les manceaux
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