samedi 25 juillet 2015

DU SUD ARMENIEN A L'IRAN

LUNDI 20 JUILLET

Journée soft sans programme bien défini sauf un ravitaillement pour regarnir les frigos. Goris fera l’affaire. Gros bourg commerçant au creux d’un grand vallon. A l’origine c’était un village troglodyte ; quelques cavités sont encore visibles mais sans possibilité d’y accéder. Surprise de trouver un office de tourisme (enseigne en français) dans cette ville qui est jumelée avec Vienne dans l’Isère. L’équipe est affairée à repeindre et rénover les bureaux. Nous sommes accueillis par deux femmes parlant parfaitement le français, qui est enseigné ici en 3ème langue, après l’arménien et le russe. Pour cause de travaux ( ?) pas de documentation touristiques du secteur, mais quelques infos de vive voix sur les sites environnants. Accueil souriant et chaleureux.
Nous déjeunons de truites grillées fameuses dans un resto bien tenu sur les hauteurs de la ville.
Cette journée aura été marquée par la rencontre d’un français qui parcourt l’Arménie à vélo. Il habite Versailles. Il a démarré son parcours par Erevan il y a 10 jours et compte remonter jusque dans le Caucase. Mêmes impressions que les nôtres : paysages grandioses et surtout la très grande et généreuse hospitalité des arméniens.



Lien de lessive entre des immeubles


Et puis, nous croisons un italien de Gênes en 4x4 surmonté d’une cellule. Après la Turquie, il arrive d’Iran et file vers la Russie. Marqué par les fortes chaleurs iraniennes et puis par le fait qu’il n’a pas pu y boire une seule goutte de vin  !


Une dernière visite au monastère montagnard de Vahanavank, près de la désastreuse ville minière de Kapan. Heureusement la nature nous offre un bivouac de rêve !


MARDI 21 JUILLET

Journée de transition pour préparer notre passage en Iran.
La route de montagne qui nous mène plein sud traverse des villes minières (cuivre, molybdène et même or…). Kajaran, Vardanhidzor, Meghri, toutes sur le même modèle, des verrues à l’abandon dans des panoramas époustouflants.


De quelle année ?

Base vie très rudimentaire


Nous nous offrons un pique nique et une pause sieste à l’ombre de noyers et près d’une rivière transparente bienvenue pour la lessive. A Meghri, pause courses et internet pour imprimer un bon d’expédition que mon grand frère Michel m’a envoyé par mail. Notre pompe à eau  (douche, évier ..) était repartie après un nettoyage. Mais elle fonctionne maintenant presque au compte-gouttes avec un bruit infernal. Donc, donc, Michel (le moréacois)  a bien voulu nous en acheter une et nous l’expédier par DHL vers Téhéran. Nous devrons attendre quelques jours pour savoir si le colis a bien passé les frontières !!
En longeant la frontière avec l'Iran



A Meghri, ville arménienne frontière

Sésame pour notre pompe

Notre dernier bivouac à Agarak, ville frontière, sera consacré à terminer notre stock de bières… à partir de demain : zéro alcool. Les frigos vont paraître bien vides !!


Une dernière fois François sort de sa poche son mot magique pour remercier un « voisin » qui vient nous offrir du raisin. CHENORHAKALOUTYOUN : ça veut dire merci en arménien et avec son accent il a toujours fait rire aux éclats ses interlocuteurs.




MERCREDI 22 JUILLET

9h30 arrivée au poste frontière arménien que nous pensions rapide à franchir. Et bien, que nenni !! Dans une inorganisation complète, il nous faudra 1 h ½ pour arriver à la frontière iranienne : 4 allers-retours pour des tampons, signatures, mini-fouille, passage à la banque pour une taxe supplémentaire de 20 € pour partir (sans explications compréhensibles par nos oreilles françaises, nous supposons que nous payons l’air que nous avons respiré pendant notre séjour !!). Ce qui n’arrange rien, le personnel n’est vraiment pas sympa.
Le poste iranien est beaucoup plus moderne et imposant. Nombreux camions citernes qui font l’alimentation de l’Arménie en carburant. Dès le premier contrôle, écritures sur un grand cahier, scan des passeports et empreintes digitales de tous les doigts et de l’ensemble des mains, tampons… Notre carnet de passage en douane ne pose pas de problème. Nous entrons en Iran 4 h ½ après notre arrivée, sans fouille, juste une petite visite de curiosité dans le camping-car.  Nous ajoutons une pincée de décalage horaire : 30 minutes (+ 2 h 30 avec la France).
Notre laissez-passer pour l'Iran

Nous longeons le fleuve frontière dans un décor de western grandiose sur 50 kms et faisons une halte à Jolfa pour le change. Nous voilà multi-millionnaires !! 21 millions de rials pour 600 €. Ici, les billets ont des zéros à foison ! Déjeuner tardif chez Domino’s Pizza (bof bof). Nous avions prévu un budger faramineux pour le carburant : à la pompe le diesel affiche partout 600 rials (17 centimes d’euros le litre)… oui oui vous avez bien lu. Notre premier approvisionnement nous a coûté 13,40 € pour 78 litres. Vous ne rêvez toujours pas !





Surprise à la première épicerie

1er plein ... ça surprend le litre à 17 centimes d'euros



Tout se passe bien, les iraniens sont particulièrement aimables et serviables.
Nous nous arrêtons dans la « brousse » pour la nuit mais la police préfère nous conduire sur le parking d’un restaurant isolé. Nous attendons leur départ pour filer un peu plus loin. Tranquilles. 35°. Enlèvement des « déguisements » à la nuit tombée… mais il faut garder le foulard à portée de main pour les visites d’agriculteurs, de bergers, de moutons…




L’iran en bref
3 fois la France, 80 millions d’habitants
République islamique
Toutes les femmes doivent, en public, porter un vêtement jusqu’au cheville, une tunique avec les manches au moins ¾ et un foulard… du coup nous aussi ! Dans la réalité, nombre d’entre elles y ajoutent le tchador.
Il va nous falloir apprendre quelques mots de persan ou farsi et nous habituer à payer en rials (1 € = 35000 rials). A la banque, les plus grosses coupures sont à 500 000 rials. Vive le calcul mental !


JEUDI 23 JUILLET

Encore une nuit reposante dans les grands espaces. Mais nos montures ont dû intriguer la police qui vient nous faire une petite visite matinale : passeports, noms, visas… quelques notes sur un carnet. Espérons que ça ne se reproduise pas trop souvent.
Après la dernière bière... le régime à l'éau en tenue vestimentaire recommandée
Un peu de route (en bon état) ce matin pour rejoindre Tabriz. Un peu chaud la circulation, c’est une ville de 2 millions d’habitants. Il y a un des plus grands marchés couverts, une mosquée bleue remarquable et des vestiges d’une citadelle.

Mais avant ça, nous voulons déjeuner et trouver l’office de tourisme. Pour le resto, pas de problème, un charmant jeune homme nous prend en charge et nous conduit dans un passage couvert. Resto bien tenu. Soupes, riz, brochettes. Parfait pour 5 € par personne.

Fruits secs et pâtes de fruits à gogo

Omniprésente ici
Ensuite, à la recherche de l’office de tourisme, une jeune fille nous aborde pour nous aider. Le point I connaît pas, mais elle peut nous conduire à une boutique pour l’achat de cartes Sim pour nos téléphones. Avec énormément de patience et de gentillesse elle nous accompagne dans nos démarches ; heureusement car la jeune femme au comptoir ne parle que quelques mots d’anglais. On y passe au total une heure et demie mais nous avons ce qu’il nous faut. Enfin, on croyait. Le lendemain, on se rend compte que les appels vocaux ne fonctionnent pas. Tant pis, on communiquera si besoin par SMS. Pour l’internet, ce sera comme d’hab' limité et aléatoire.
Visites écourtées donc.
Maryam qui nous a longuement assistés dans nos démarches. 


Le camping-car est bien gardé


Agence immobilière

Vestiges de la citadelle de Tabriz

Nous repartons pour une halte nuit dans des collines desséchées au-dessus d’un lac. Un fermier et son fils nous rendent  visite. On se débrouille avec le dico anglais/farsi !!



VENDREDI 24 JUILLET

Visite d'un splendide volatile au réveil

Nos co-équipiers sont désorientés… les voilà repartis pour Tabriz au 1er carrefour !!
Aujourd’hui, c’est ravitaillement. Première halte à Bostan Abad pour le plein d’eau, dans une station service. Une famille est là à prendre le thé ; tasses installées sur un bout de parpaing près du robinet. Ils nous pressent de question. Nous proposent de nous accompagner pour prendre l’autoroute. Nous offrent des nougats, spécialité de Tabriz. Tout ça finit en photos et en échange d’adresses mail et d’un touchant message.


Après l’eau, le gaz. Patrick qui a du flair pour ces choses-là nous trouvent une échoppe à Mianeh. Ni une ni deux le marchand et son aide (ils sont toujours 4 ou 5 à tourner virer) partent avec les 2 bouteilles pour les faire remplir (on ne saura pas où). 10 mn plus tard, opération réussie. Visite du camping-car, invitation à déjeuner… nous sommes les bienvenus partout et il est impossible d’accepter ces multiples et naturelles invitations. Nous prenons le parti de décliner pour le moment.





Nous sommes heureux de retrouver des routes à l’occidentale. Signalisation nickel (souvent farsi doublé en english), feu clignotant pour les intersections, nombreux éclairages pour la conduite de nuit, des ronds-points comme chez nous et aussi des ralentisseurs, beaucoup plus énormes et beaucoup plus fréquents que chez nous. Les camping-cars ondulent. Et puis, la conduite des autochtones est un peu différente de celle que nous connaissons. D’une voie, ils en font 3 et de 2 voies on arrivent fréquemment à 4 de front, doublement à droite, le rabattage en queue de poisson est une spécialité bien maîtrisée ici.

Et puis partout, partout, des pouces levés quand ils voient nos drapeaux français… klaxons, rires, fenêtres ouvertes pour crier « welcome to Iran ». Nous sommes carrément ébahis par tant de manifestations de sympathie.
Soltanieh le plus grand dôme en briques du monde, 13ème

En vedettes !



3 commentaires:

Magali a dit…

Les photos sont magnifiques et les commentaires nous font ressentir de la joie et de l'émotion..... Pas trop inquiétant quand même????
Profitez-en bien en espérant que la prochaine visite vous nous la fassiez ici pour nous raconter ce voyage.

Anonyme a dit…

Hello,

Moment de détente ce soir, je voyage grâce à vos commentaires et vos photos.,

CHENORHAKALOUTYOUN

A plus

Bises

YP

Charlot Mauricette a dit…

Bonsoir les baroudeurs
Profitez bien de ce pays un peu mystérieux pour nous!!
Mettez le gasoil en bocaux pour le retour!!!
Bon séjour à vous 4
Les manceaux