mercredi 15 juillet 2015

PREMIERES DECOUVERTES ARMENIENNES

SAMEDI 11 JUILLET

Flash spécial Tbilissi : « Nous sommes repartis de cette belle capitale sans avoir vu le moindre signe des éboulements et inondations du mois dernier ; pas de trace non plus des hippopotames. Si certains nous auraient bien vus servir de repas à quelques bêtes sauvages échappées du zoo pendant la débâcle, c’est râté.»

Campement campagnard près de Koda. 30° dès le réveil. C’est l’occasion de remercier Nassima à distance. Pendant le PPI, Nassima nous a démontré l’utilité de faire givrer des petites bouteilles d’eau au freezer. A moitié remplies pour pouvoir y verser et rafraîchir instantanément de l’eau, du coca, du jus de fruits… c’est aussi efficace pour se rafraîchir le corps en application en cas de « surchauffe ». Bravo et grand merci Nassima pour cette astuce. Nos amitiés à toi et à Saddek.
Stop en route pour un achat de melon et de fruits. Ici comme en Turquie, les étals sont très nombreux. Les produits que nous y achetons ont un bilan carbone à zéro… ils sortent du champ ou du jardin d’à côté, tout simplement. Un petit lavage à l’eau minérale et c’est tout bon.


Notre envoyée spéciale, Christiane, vous parle......de Bolnisi.
Il reste dans cette ville des constructions de style allemand. Aujourd'hui elles auraient bien besoin d'un bon ravalement. D'un côté nous avons le tsar Alexandre 1er qui vient de conquérir de nouveaux territoires qu'il faudrait peupler pour développer l'agriculture. De l'autre, nous avons le roi de Wutemberg, qui ne sait que faire d'une minorité protestants fondamentalistes. Les femmes des 2 rois sont sœurs. Elles papotent. Le sort, de ces piétistes, est scellé. Ils seront déportés en Géorgie. Ces luxembourgeois connaîtront bien tourments jusqu'à aujourd'hui. En 1921, l'armée rouge nommera la ville Luxembourg. Staline les fera déporter au Kazakstan en 1941. Vus comme des russes, ils retourneront massivement en Allemagne en 1991 devant la montée du nationalisme géorgien. A cette époque, les géorgiens viennent de chasser les azéries. 

...et de Dmanisi
Quelle route pour y arriver. Toute défoncée, tout cabossée. Nous arrivons sur le site. Pas un chat. Nous croyons voir le gardien partir en voiture. Nous ouvrons le portail, nous pensons être seuls, et nous sommes surpris de voir un pope. Celui-ci nous accueille, très souriant. Il nous fait la visite guidée les deux églises. La première avec le trône de l'évêque et en face celui du roi. Elle est très haute, les peintures sont effacées depuis bien longtemps. L'autre attenante, beaucoup plus petite,  est bien mignonne. Devant, les ruines de la forteresse occupent tout l'éperon rocheux.





Puis nous nous rendons sur le site où ont été retrouvés des no-nos humains, remontant à 1 million 700 000 ans. Ces ossements  remettent en question le développement humain d'Afrique vers l'Eurasie. Les spécialistes commencent à émettre l'hypothèse d'un développement simultané sur les 2 continents. Y a t il une primitive qui sommeille en nous ? 

Ou la femme est-elle l'avenir de l'homme? Allez savoir ! Le site est bien aménagé, mais nous sommes les seuls curieux a être montés jusque là.
Nous déjeunons en bordure de rivière. Un jeune homme nous demande si nous avons un couteau. Je lui en donne un, puis il s'en va. Il revient peu après. Il avait coupé une bouteille plastique et il était allé chercher de l'eau. Il nous tend le verre. Nous faisons semblant de boire plutôt qu'autre chose. Il gardera le couteau. François lui offre une casquette. Grandes effusions.


Nous sommes à environ 1 500 mètres d’altitude. Les 20 derniers kilomètres avant la frontière nous font douter qu’elle existe !!! Heureusement, 1, puis 2, puis 3 voitures immatriculées en Arménie nous doublent. On reprend espoir. Effectivement, nous finissons par arriver au poste frontière géorgien : 5 minutes de contrôle, prise de photo, tamponnage.
La route vers la frontière

Nous y sommes !!
Côté arménien, le poste frontière est en construction. Une cabane sert de bureau et la barrière est une ficelle que le douanier décroche d’un clou pour la faire tomber. 50 mètres plus loin, un autre douanier, dans un autre bureau tout aussi sommaire, nous fait payer la taxe d'entrée pour le véhicule. Tout se passe dans la bonne humeur. Le douanier malhabile avec son ordinateur, nous offre des brugnons. Et puis, il nous fait comprendre qu’il va falloir aller au supermarché Viva de Tachir (à 12km) pour contracter une assurance pour notre séjour ??? Heureusement, une jeune femme moscovite, qui parle français, nous sert d’interprète. C’est super. 



Et tout ça était bien juste, un bureau de l’assureur est installé à l’entrée du supermarché. Une jeune fille nous fait un contrat en bonne et due forme ; ça dure tellement longtemps que le jeune couple de russes nous rattrape et nous aide encore pour ces formalités. Pendant ce temps, nous pouvons même faire du change, auprès de la caissière du Viva… pas de justificatif, elle sort tout simplement l’argent de sa caisse.

Notre moyenne augmente côté arménien : 5 fois plus vite qu’en Géorgie. Nous roulons à 25 km/h contre 5 km/h avant la frontière.
Nous avons fait 7 000 km depuis Vertou.

Notre soirée aéroport avec Christiane au stylo et Patrick au barbecue (côte à l’os)
La ville de Tachir est en piètre état. Nous sortons pour trouver un campement Ce sera devant la grille d'un aéroport désaffecté. Presque aussitôt le gardien des lieux vient nous rendre visite et nous propose d'entrer. Nous déclinons son invitation. Il nous rapportera des gâteaux (très bons) des tomates, un gros morceau de fromage et nous proposera sa réserve d'eau... 3 litres. 
Nuit sereine. Le matin, d'un côté les veaux seront sous nos fenêtres, et de l'autre une cigogne fera les 100 pas.




DIMANCHE 12 JUILLET

Allez, je vous parle un p’tit peu de l’Arménie.
Indépendante depuis 1991, après le départ des russes. La langue officielle est l’Arménien, mais tous parlent également le Russe.

Le pays couvre à peine 30 000 km². C’est l’équivalent de la surface de la Région Pays de la Loire. Les guides annoncent à peine 3,5 millions d’habitants ; autant que la diaspora arménienne au niveau mondial. L’altitude moyenne est de 1 370 m et seulement 10 % du pays est à moins de 1 000 m. Le Mont Aragatz que nous apercevrons dans la journée grimpe à 4 090 m. La capitale Erevan est située au nord-est à seulement quelques dizaines de kilomètres de la Turquie ; frontière infranchissable. De même que celle avec l’Azerbaïdjan. Les seules ouvertures sont la Géorgie au nord et l’Iran au sud.
La (faible) monnaie porte le nom de Dram (prononcer drame). Hier, pour 400 € nous en avons eu 204 000. Il faut donc diviser les drams par 500 pour faire la conversion. Ça donne une idée du faible niveau de vie des arméniens.
Nous traversons ce matin une région dramatiquement touchée par un tremblement de terre en 1988. La ville de Spitak avait été complètement rasée et celle de Gumri partiellement détruite (ce séisme avait fait 25 000 morts et des dizaines de milliers de blessés et sans-abris). A Gumri, nous faisons une pause photo au Fort Noir (parce que construit avec des pierres basaltiques). Il pouvait accueillir 15 000 soldats en cas de siège. Il est aujourd’hui privé et impénétrable. Il est dominé par la statue de la Mère Arménie, également en pierre noire, massive et démesurée (à vue de nez 40 m de haut !). Œuvre de la période soviétique.


Nous déjeunerons sur la place de la Liberté dans un très bon resto pour 8 € par personne. Pendant cette pause déjeuner, nous assisterons à un jeu auquel s’adonne tous les jeunes ici : le lancer d’eau… sur les voitures, sur les piétons, sur tout ce qui bouge… Situations cocasses. Ambiance bon enfant. Nous comprendrons plus tard dans une station-service que c’est une coutume « nationale »..




Autre halte culturelle pour la Cathédrale de Talin, en pierre noire et rouge. VIIIème siècle, soit, l’âge du monument impressionne, mais c’est décevant d’abandon… On oubliera.


Soirée dans les immensités d’un plateau désertique sur la route d’Erevan.




LUNDI 13 JUILLET

Bonjour à tous. Ça va toujours ?? 
Pour nous ça roule tranquillement ; on doit faire une moyenne de 100 km par jour depuis une semaine. Depuis notre arrivée en Arménie, pas de poids-lourds du tout ! Seuls des petits 3,5 tonnes pour le foin, le carburant et l’eau. C’est un critère de dynamisme de l’activité que l’on ne sent pas du tout prospère ici.
En route vers le site d’Amberd, nous sommes agréablement surpris par la route en enrobés de bout en bout. Ça faisait longtemps. On comprend pourquoi quand nous voyons des observatoires installés à mi-parcours et que l’on sait qu’il y en a un qui est au bout de la route à presque 3 000 m ; renseignements pris il s’agit de sites militaires plus ou moins en activité. On en profite et les cars de touristes aussi. C’est la première fois que nous visitons un site aménagé en Arménie. Une forteresse du Xème siècle dont les murs dominent des à-pics vertigineux. Plus loin une charmante église toute aussi vieille, avec un curieux toit en parapluie. La route de montagne est propice à un sympathique pique nique entourés de vaches.




Visite au pique nique

On oblique vers le sud-ouest. D’abord pour le mémorial de Sardarapat. Victoire des Arméniens sur les turcs en mai 1918. Cet ensemble date de la fin des années 60 et a été construit par les soviétiques. Un escalier, des taureaux ailés, un portique interminable avec 12 cloches pour symboliser les 12 régions arméniennes, une allée bordée d’aigles et pour finir le mur de la victoire et ses chevaux ailés. Et puis, 3 600 rosiers pour les 3 600 victimes de ce combat. Impressionnant.





Fin d’une très belle journée, tout près du musée d’Armavir pour la visite du lendemain… et non loin de la seule centrale nucléaire du pays. Elle n’est pas « classée Tchernobyl » mais les arméniens l’avaient fermée au départ des russes pour dangerosité. Quelques années plus tard, n’ayant pas d’autres ressources (ni gaz, ni pétrole, ni charbon), ils l’ont ré-ouverte !! Aujourd’hui elle produit plus de la moitié de l’électricité du pays.
Heureusement on a payé en drams (72 €)
Il nous est déjà arrivé de bivouaquer en France sur les bords de Loire, à proximité de la centrale de Chinon, mais nous n’y avons pas la même appréhension…



MARDI 14 JUILLET

Nous sommes trop tôt pour l’ouverture du musée. Il nous faut attendre 10 heures, près des pierres phalliques qui bordent le monument. C’est en pleine campagne sur le site de la vieille ville d’Armavir. Les collections du musée proviennent des fouilles de cette vieille ville. Beaux trésors.





La ville d’à côté est riche en monuments religieux. Etchmiadzine est le siège des Catholicos (le pape Arménien) depuis le 16ème. Nous visitons un ensemble d’églises, un centre épiscopal installé dans un parc richement aménagé. Les tombes des Catholicos sont là, alignées, mais ne semblent pas représenter un lieu de dévotion particulier. De célèbres khatckars sont dressés dans le parc ; il s’agit de pierres comportant croix et/ou inscriptions vénérées par les fidèles.



Cigognes au courant ...




Bouteille d'eau bénite ??

Un peu plus loin à Zvartnots, les très beaux restes d’une cathédrale du 7ème siècle qui était à ce moment là l’une des plus hautes constructions du monde, avec 45 m. Respect pour les prouesses techniques que ça représente ; malheureusement, cette construction fantastique fût détruite par un tremblement de terre 3 siècles plus tard.




Gros programme technique pour notre visite d’Erevan cet après-midi. Après 2 essais infructueux dans des garages, nous trouvons un grand garage Nissan pour la réparation de la climatisation du 4x4 de l’équipage Boucherie ; elle avait besoin d’un ravitaillement en gaz. Un p'tit tour à la Poste pour nos cartes postales. Elles sont timbrées et tamponnées mais aucune assurance pour qu’elles arrivent à destination. La préposée nous dit 15 jours, ou peut-être un mois ou plus !
Ensuite on passe au magasin Orange d’à côté. Boutique nickel, comme chez nous quoi. Employés anglophones. On y passe beaucoup de temps mais on ressort avec une carte Sim qui nous permet de téléphoner, de passer des SMS et d’avoir internet (2G) pour une semaine pour seulement 2 euros.

On fuit la ville pour la soirée, en direction de Garni. Bivouac dans la montagne, à plus de 1 500 m, face au majestueux Mont Ararat qui reste discret derrière une brume de chaleur. Le pique nique est écourté par un orage vite passé.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour les Amis voyageurs,
et bien j'ai fait une longue visite sur votre site, c'est que j'avais une longue lecture à faire, ... le temps m'avait un peu manqué pour vous suivre....même si votre rythme avait ralenti
Me voilà à jour, des images plein la tête pour faire un e-voyage ...
Profitez bien les prochaines étapes seront surement encore passionnantes.
A très bientôt
bonne route ! bises
Christine T.

Anonyme a dit…

Coucou, les grand voyageurs,
nous vous suivons avec grand intérêt et parfois avec grande impatience sur votre magnifique voyage. Tant de km nous séparent maintenant, mais grâce au blog vous restez proches. Merci pour vos récits, belles images et encore bonne route, bisouuuuu du Nord, Eva et Alain