LA GEORGIE DEVIENT INTERESSANTE

MARDI 7 JUILLET

Nuit sur le site d’Uplitsikhé que nous découvrons ce matin. Il s’agit d’une antique cité troglodyte, dans un paysage plutôt aride, au-dessus d’une large rivière. A son apogée médiévale, cette ville a compté jusqu’à 20 000 habitants. Palais royal, théâtre, basilique, temple, apothicairerie… de très beaux restes. Le site est magnifiquement dominé par une chapelle très fréquentée.

Contrôle technique : zéro défaut !!!!

2ème visite pour Gori. Ville natale de Staline. On ne peut pas passer là en ignorant l’histoire. Sa maison natale est désormais insérée dans une sorte de mausolée à colonnades (commencé de son vivant). Le musée attenant constitue une exposition à la soviétique, dans un monument austère, sans commentaires critiques ; énormément de photos, son bureau rapatrié de Moscou et les cadeaux reçus du monde entier. A l’extérieur, nous visitons aussi son wagon personnel dans lequel il voyagea, notamment à Postdam et à Yalta. Les Géorgiens se déchirent pour l’avenir de ce musée : le laisser en l’état ou le transformer en musée critique sur le stalinisme. Pour l’instant, avantage au maintien en l’état…

A Gori, comme partout ailleurs, aucun vélo, aucun 2 roues à moteur… mais énormément de taxis et d’innombrables marchroutkas (fourgons de transport d’une dizaine de passagers). En nous rendant à Ananouri, nous rencontrons un couple de géorgiens qui habitent et travaillent à Lisieux depuis 13 ans. Ils sont en vacances dans leur région d’origine. Très gentiment ils nous confient leurs numéros de téléphones ici à Tbilissi pour un contact en cas de besoin.
Dernière visite de la journée, sous la pluie, à Ananouri au nord de Tbilissi. Un complexe d’églises entourées de fortifications, au-dessus d’un lac gigantesque. Étrange proximité de remparts et d’une tour défensive et massive, avec ces lieux de cultes dont les façades sont élégamment décorées.

Les bords du lac nous offrent un beau bivouac pour la nuit.

MERCREDI 8 JUILLET

Après un point météo visuel sur les hauts monts du Caucase… nous nous décidons avec un certain décalage à rejoindre Christiane et Patrick qui sont en route vers ces sommets. Pas très optimistes quand on part sous la pluie.
Notre route aujourd’hui s’appelle la Route Militaire. Elle a été tracée à partir de 1805 pour laisser passer les armées russes. Aujourd’hui, elle relie Tbilissi à l’Ossétie du Nord, côté russe. Elle frôle l’Ossétie du Sud géorgienne. C’est la seule voie qui s’enfonce ainsi dans le Caucase et nous fait donc découvrir des vues exceptionnelles. Col à 2 400 m. Le point culminant que nous allons voir, si le soleil se lève, est à 5 040 m.

Un gigantesque belvédère

Le Mont Kazbek emmitouflé

Effectivement, nous avons fait le bon choix. Les paysages sont enfin éclairés, même si le mont Kazbek garde son écharpe cotonneuse, nous devinons de temps en temps la majesté de son relief. Et puis, le clou de la journée, c’est la montée chaotique, dans le 4x4 de Christiane et Patrick, vers l’église de Guerguéti. 5 kilomètres de pistes. Patrick assure. Le site est splendide, l’église est grimpée sur des pentes couvertes de « moquette » d’un vert lumineux. L’herbe rase et régulière des sommets environnants fait vraiment penser à un tapis vert. Vue imprenable sur la ville devant le Kazbek emmitouflé.

Nous nous entraînons pour l'Iran ...

Il est plus de 15 heures quand nous nous attablons autour de bonnes grillades requinquantes. En descendant, une file de près de 2 km de poids lourds à 50 km de la frontière russe ; ils attendent l’ouverture de la frontière qui, apparemment, n’est pas régulière. Drôle de vie pour ces chauffeurs qui vivent au gré de ces contraintes.

Pour nous ce soir, ce sera facile. Nous rejoignons notre bivouac d’hier au bord du lac d’Ananouri, et cette fois, sous le soleil. Très très belle journée.

JEUDI 9 JUILLET

Soleil sur le lac et l’église fortifiée.

1^ère visite à Mtskheta : une élégante et très spacieuse église fortifiée (après l’Arménie, 2^ème capitale chrétienne de l’histoire) dans un village devenu hyper touristique. Le premier du genre depuis notre arrivée en Géorgie. Puis, montée au monastère de Djvari, lui aussi en promontoire au-dessus de la ville à l’aplomb d’un confluent de rivières très photogénique.

Quelques heures après, nous abordons Tbilissi. Objectif : l’office de tourisme sur la place centrale de la ville (1,4 million d’habitants). L’accueil est en français, chouette. Notre grande préoccupation, en plus du City Tour, sera qu’elle nous indique une laverie automatique pour notre grande lessive ! Pas de problème, nous avons au moins 10 adresses. Nous trouvons facilement la rue qu’elle nous a indiquée en priorité : y’a jamais eu de laverie. Bouh. Heureusement, 2 charmantes jeunes filles anglophones nous renseignent sur une autre adresse, fiable celle-là. Des allers-retours dont nous nous serions bien passés par 35°. Cerise sur le gâteau ce soir, nous réussissons à trouver le parking du jardin botanique (alors que le point I nous avait indiqué la route… par un chemin piétonnier !!!). Les passants sont attirés par nos équipages et nous avons la visite d’un jeune homme de Lyon qui est en vacances dans la région d’origine de ses parents. Arrivent sa mère et son frère, qui lui, est né en France. Ils ont émigré il y a 15 ans… date du dernier conflit intra-géorgien.

C’est carrément royal. Nous sommes au-dessus du jardin, près de la statue gigantesque qui représente la Mère de la Patrie et… avec une vue panoramique sur toute la ville qui s’éclairera magnifiquement un peu plus tard. Imaginez : j’ai la porte ouverte, je fais ma petite vaisselle rapide et je vois la cathédrale de Tbilissi. Je vous le dis : R O Y A L.

Ce qui l’est moins par contre, c’est que notre pompe à eau redonne des signes de fatigue et surtout que notre voyant moteur s’est allumé (comme l’année dernière en Chine). Soirée soucieuse pour nous deux. Première journée étouffante.

VENDREDI 10 JUILLET

Journée technique pour l’équipage Falchier pendant que nos amis Boucherie feront le City Tour de Tbilissi.

Heureusement, sommes bien installés à l’ombre, toujours au-dessus de la ville. Le réseau Wifi marche là aussi.

Opération déblocage de l’erreur qui s’affiche sur l’ordinateur de bord. François a eu la bonne idée de s’équiper de la « valise magique ». C’est un contrôleur universel qui permet en se branchant sur le moteur et sur un ordinateur de déceler les erreurs qui font que le camping-car nous demande de faire vérifier le moteur. En prenant notre temps, on finit par faire fonctionner l’engin (in english) et à trouver que c’est le filtre à particules qui fait des siennes. La fameuse valise nous permet d’annuler le message d’erreur sur l’ordinateur de bord du Ducatoto. Ouf… François sort ses notices techniques et va creuser le sujet pour éviter la récidive. A suivre… Pour la pompe à eau, re-démontage. Rien d’anormal a priori. Démuni, mon pilote appelle l’aménageur du camping-car... Pas de solution miracle, peut-être vérifier toutes les connexions électriques. On file chez Carrefour que nous avions aperçu hier, pour trouver des dominos. Rien de tout ça chez Carrefour qui nous conseille le Supermarket Georgia (du genre Leroy Merlin). Ouf.

Nous avons juste le temps d’un petit casse-croûte, d’une visite à la gigantesque cathédrale Saméba (84m de haut) qui date des années 2000 et qui a été financée par un certain Ivanitchvili, milliardaire géorgien. Nous retrouvons Christiane et Patrick à la laverie, avant de repartir plein sud en partance pour l’Arménie.

Statue de la Mère Patrie à Tbilissi

 

Au bivouac du soir