mercredi 24 juin 2015

3 JOURS, DE LA SERBIE A ANKARA

LUNDI 22 JUIN
Rappelez-vous, hier soir nous faisions halte dans un petit camping verdoyant vers Pirot avant la frontière bulgare et nous avions comme voisins une bonne douzaine de paons et paonnes. Inquiétude, forcément pour notre quiétude nocturne.
Ouf, les paons serbes sont bien élevés. Ils ont juste remplacé, au réveil, notre chant du coq. Certains d’entre vous l’ont sans doute déjà remarqué, le paon serbe ne braille pas en cyrillique ! Alors, nous avons ouï du « léon, léon, léon… ».
Monsieur et Madame
Ce matin, après 2 700 km, nous revenons dans l’Union Européenne puisque nous franchissons le seuil de la Bulgarie, qui y est entrée en 2007. L’Euro lui, n’a toujours pas passé la frontière. C’est toujours le Lev qui a cours. Entre Lev et Euro, c’est du simple au double. L’indice du coût de la vie ici (comme en Serbie) est de 52 si on prend la France en référence 100.
Nous avions déjà eu droit à la vignette Slovène, cette fois c’est la bulgare mais beaucoup moins chère : 5 € pour une semaine au lieu de 30 €.

Pour la 1ère fois aussi depuis notre départ, nous perdons une heure. Journée plus courte en vue. On les trouve déjà bien shorts !
Autre particularité bulgare, oui c’est non et non c’est oui. Je vous branche. Le oui se fait par un signe de la tête de gauche à droite et le non par un signe de haut en bas. Paraît que c’est un héritage des traditions byzantines. Nous apprenons aussi que la Bulgarie fournit 70 % des besoins mondiaux d’extrait et d’huile de roses ; elles sont cultivées dans une vallée en plein centre du pays. Étonnant, non ?
A peine arrivés, nous reprenons contact avec des situations que nous avons connues l’année dernière sur les routes du PPI. Des travaux interminables, des portions de routes bien amochées… on avait oublié. Trop c’est trop, mon pilote prend le pli des autochtones et se jouent des déviations par des chemins de traverses non autorisés… On comprend le pourquoi du prix de la vignette est à seulement 5 €.
Nous traversons Sofia vraiment surpris par la fluidité du trafic pour une ville de 1,3 million d’habitants.


Sofia d'hier ...

et d'aujourd'hui.

Stop santé (merci maps-me pour le guidage) dans une pharmacie pour soigner le gros gros gros rhube de François ; il cumule avec mal de gorge, saignements de nez, conjonctivite et fièvre. La co-pilote prend sa casquette d’infirmière ! Ça va le faire.
Après Sofia, nous longeons une rivière chantée par Sylvie Vartan : la Maritza, jusqu’à Plovdiv, 2ème ville du pays où nous faisons une halte. Ça commence bien, une jeune fille se détourne de son chemin pour nous conduire à la poste. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis un peu accro aux cartes postales ! Arrivés à la poste, nous changeons d’époque. Nous avions vu la même chose à Berlin-Est en 90 mais en plus de l’immensité et de l’austérité, nous avons là la saleté, l’abandon et le délabrement. Moi qui souhaite seulement des timbres, mais qui  n’ai pas de Lev, une employée souriante et serviable m’accompagne chez une marchande de cartes postales installée dans le box d’un grand hall sombre et triste. La dame veut bien me vendre des timbres mais en Lev ; j’avais bêtement imaginé qu’ici aussi on pouvait payer en euros (comme on l’a fait en Serbie). Pendant ce temps-là, François colle tout sur enveloppes et cartes postales. La dame, elle nous les garde en otages : pas de Lev pas de cartes postales. Alors office du tourisme, bureau de change pour 4 timbres (ça ne plait pas à tout le monde !) et retour à la poste pour retrouver nos missives.
Nous pouvons commencer la visite de la vieille ville annoncée exceptionnelle. Nous y apercevons un amphithéâtre romain rénovée et clinquant, nous approchons une magnifique maison traditionnelle où Lamartine est passé en son temps.




Puis une porte massive et séculaire gardant la forteresse, puis des ruelles grossièrement pavées. Puis un vendeur de souvenirs isolé dans une de ces ruelles et qui nous parle en français ; il était prof de biologie, a séjourné plusieurs fois à Paris et même en Corse ; nous n’oserons pas lui demander ce qu’il fait aujourd’hui avec son maigre étal de babioles touristiques.
Notre journée se terminera sur une aire de repos face à un splendide coucher de soleil sur les montagnes environnantes, tout près d’une autre frontière. … mais ça, ce sera pour demain.


Petit coup de gueule : « Le Petit Futé a dû fumer la moquette en parlant de Plovdiv qui constitue par sa grandeur et sa conservation le summum d’un séjour urbain en Bulgarie. Il fume encore sûrement quand il vante cette  plaque tournante des réseaux routiers et ferroviaires de la péninsule balkanique ». Nous c’est pas ce qu’on a vu, na !

Et puis, aujourd’hui, après une semaine de voyage, j’ai envie de faire un p'tit coucou à nos lecteurs commentateurs. Merci donc à Michel le Moréa-quoi et sa Mimi, à Michel Pornic et sa Jenny, à Eva et Alain, à Janine et Maurice, au Camion bleu (de JF et Colette), à Marie-Pierre, à Mina pour leurs messages, leurs encouragements et leurs pensées sympathiques. Continuez surtout, vos nouvelles qui nous font un bien fou… même quand c’est pour nous signaler une coquille, une belle coquille puissance 10 !!

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MARDI 23 JUIN
Nous continuons cette 1ère partie de voyage qui est une quinzaine de « jonction » pour retrouver  l’équipage Christiane et Patrick à Trabzon.
Notre étape d’aujourd’hui sera donc roulante. Petit à petit nous quittons la vallée encadrée de sommets à près de 3 000 m que nous avons parcourus hier, pour une plaine qui va en s’affaissant mornement vers l’est. En clair, paysage pas bien folichon.
Les douaniers bulgares et turques ne le sont pas plus. Je voudrais bien voir le profil type recherché par les recruteurs de douaniers ; je peux vous dire que « le moule » doit être mondial ; ils sont tous pareils dans leurs sombres guérites. Pour une première impression que fait un pays sur ses visiteurs, c’est pas top.
Première image avant même de franchir la frontière... une première mosquée.

Cette fois, pause change à Edirne. Puis sud-est vers la péninsule de Gallipoli.

Nous y prenons le bac à Gelibolu pour rejoindre l’autre côté du détroit historique des Dardanelles.


Les pépéistes 2O14 pourront constater que nos soucis d’embarquement n’étaient pas isolés. Les bacs qui font de multiples allers-retours quotidiens ne s’embarrassent pas non plus pour fermer les portes.
La route qui nous mènera à Bursa pour ce soir longe joliment la Mer de Marmara par le sud, malheureusement ça manque de soleil.
Nuit parking de ville non loin du téléphérique qui mène à une station de ski réputée. Des sommets à plus de 2 500 m surplombent Bursa.

L’image du jour
Du jamais vu. Tout le monde connaît les poids lourds. Là nous avons la version poids léger !!

Les mots du jour
En turc, papa se dit joliment baba et maman se dit anne (prononcer anné)


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MERCREDI 24 JUIN
Parking de ville = bruits de la ville. Le seul capable de nous réveiller a été le chant du muezzin à 3 h 30.
Objectif du jour = la capitale Ankara. De Bursa la route s’élève sur un plateau qui nous mène à plus de 1000 m par endroits. Pleine saison, les marchands de cerises et d’abricots sont installés sur les bas-côtés. Plateau très agricole avec énormément d’immenses élevages de poulets et des silos à grains qui vont avec.
Nous passons par Eskisehir qui a la chance d’avoir un maire dynamique et moderne (selon nos guides) et ça se voit. Malgré ses 700 000 habitants, la ville est verte, propre, calme et belle… c’est rare ici et c’est un vrai plaisir. Au passage, nous lisons que la ville avait réalisé dans ses usines en 1961 (à la demande du Président de l’époque) la première voiture turque qui s’appelait  Devrim (ça veut dire révolution). Pas de chance, le jour de la sortie du 1er exemplaire dans lequel le Président avait pris place, la voiture s’arrêta au bout de 100 m… faute de carburant. Pas banal. Et ce qui n’est pas banal non plus c’est, qu’après ce flop, le Président furieux aurait ordonné d’enfermer ce véhicule dans une vitrine pour servir de monument dénonçant l’incompétence !!
Test de la banne arrière faite maison !
Halte au site antique de Gordion. Imaginez qu’ici on a mis à jour vers 1950 une forteresse qui date des Phrygiens. Et les Phrygiens, je ne les ai pas connus, mais tout le monde sait qu’ils habitaient dans le secteur vers le 8ème siècle avant JC. C’est pas d’hier !! Clou de la visite, le tombeau du Roi Midas qui a été conservé dans un tumulus de 50 m de haut depuis tout ce temps.   

Reconstitution avec photo du dit tumulus
En rentrant dans le tumulus nous pouvons y voir la structure en bois de sa chambre funéraire. Dans le petit musée attenant, des objets associés à ces découvertes millénaires. Impressionnant.
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L’occasion d’une petite histoire que beaucoup connaissent forcément. Le roi Gordius attachait son char avec un nœud réputé inextricable. Selon un de ses oracles, l’homme qui réussirait à le défaire se verrait ouvrir les portes de l’Orient. Quelques siècles plus tard, Alexandre qu’on appelait Le Grand passa dans le coin. Ne pouvant le dénouer, il choisit de le trancher d’un coup d’épée bien placé. C’est ainsi que le nœud gordien et Alexandre entrèrent dans la légende.

La porte ouest d’Ankara nous accueille. D’abord toute en modernité nous entrons dans le cœur de ville plus ancien. Circulation incroyablement fluide. Stop près du lac de Mavi Gol où nous pensions trouver un camping (hier c’était le Ptit Futé, aujourd’hui c’est le Routard qui n’assure pas…)


La question d'aujourd'hui : Qui pourra nous dire quel est cet oiseau splendide ?

7 commentaires:

Anonyme a dit…

...vot' zozieau a tout l'air d'un GEAI (ou son cousin... geai'rmain !) : vu d'ici, en tout cas !
Si c'est çà, c'était pas la peine d'aller jusque la-bas : y'en a iki auki !!
Sinon... 4 beaux jours à Noirmout' malgré un peu d'vent et de fraîcheur : mais les palourdes du Gois nous ont réconforté !!!

Bises.

...quoi ?

Magali a dit…

Je viens de trouver l'onglet commentaires......
Merci pour ces nouvelles, ça nous fait voyager depuis la chaise... pas la même chose mais à défaut d'autre chose.....
Moi aussi je suis fan des cartes postales (mais reçues, jijijij).
Bon voyage et je vous embrasse depuis Castellón!

maud a dit…

l'oiseau dont vous parlez est une huppe fasciée. bon voyage et merci de pouvoir nous faire rever. Maud

Anonyme a dit…

Oui, c'est un geai, mais huppé!!!

Bon, je n'ai pas plus de temps.... je dois/veux lire le blog!!!! Trop pationnant!! Bisou à vous deux, Alain et Eva

Anonyme a dit…

bon, passionnant, ce que j'ai dit en haut, vraiment passionnant!!! :(

Vivre à Plessé a dit…

Hello là-bas.
J'adore l'anecdote de la voiture qui s'arrête au bout de 100m.
Ça rappelle Bill Gates qui faisait une démo d'un nouveau Windows, qui a planté devant des centaines de journalistes. :-)

Concernant l'oiseau, vous seriez au sud des USA, j'aurais dit un géo-coucou, mais à moins qu'il ait migré, je ne vois pas. Un cousin sans doute...
A+
SebO

jocelyne a dit…

Bonjour,
Je confirme l'expertise animalière de Maud qui à bien identifié la Huppe fasciee (en non pas Falchier)
Nous connaissons bien ce bel oiseau qui passe chaque année au printemps un moment dans notre jardin en petit de trois qui sont magnifiques avec leurs huppes déployées.
BON VOYAGE!